“Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres”.
Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté.
I am raw html block.
Click edit button to change this html
Robben Island ou Robbeneiland (en afrikaans) est une île d’Afrique du Sud, située au large du Cap, à 6,9 km à l’ouest de la côte de Bloubergstrand.
Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1999, Robben Island est connue pour avoir été utilisée comme prison, léproserie, hôpital psychiatrique et poste militaire de défense. Au xxe siècle, les opposants noirs au régime d’apartheid, condamnés à de longues peines, y furent internés dont trois futurs présidents sud-africains (Nelson Mandela, Kgalema Motlanthe et Jacob Zuma).
UN PEU D’HISTOIRE…
L’île fut pour la première fois répertoriée par les Européens en 1498, lorsque la flotte de Vasco de Gama atteint le cap de Bonne-Espérance.À partir de 1658, Robben Island est utilisée comme prison par les premiers colons hollandais, débarqués au Cap 6 ans plus tôt. Le chef Khoi, Harry Strandloper, est le premier détenu sur l’île.
Plusieurs autres personnes y seront détenues jusqu’en 1795, non seulement des condamnés africains de droit commun mais aussi des natifs des colonies néerlandaises d’Asie du Sud-Est, comme celle de Batavia, condamnés à l’exil et déportés en Afrique par les autorités hollandaises.De 1771 à 1790, l’île est utilisée également comme station de quarantaine.
De 1795 à 1802, les troupes britanniques qui occupent Le Cap s’en servent comme prison militaire, principalement des blancs néerlandais, et pour les condamnés de droit commun avant de retourner brièvement sous le contrôle des autorités bataves.
De 1806 à 1842, les autorités britanniques de la colonie du Cap, qui ont définitivement succédé aux autorités néerlandaises, redonnent à Robben Island sa vocation de prison militaire et de droit commun. En 1819, lors de la cinquième guerre cafre, les autorités britanniques y internent notamment un prophète et chef rebelle xhosa, Makana Nxele, condamné à la prison à vie sur l’île. Il se noiera dans les eaux de la baie de la Table lors de sa tentative de fuite pour regagner les rives du plateau continental.
Au début des années 1845, l’île est réaffectée en centre psychiatrique pour lunatiques (jusqu’en 1921) et en hôpital pour lépreux (jusqu’en 1931) à la suite du transfert de la colonie de lépreux Hemel-en-Aarde située auparavant à Caledon. Robben island présente l’avantage d’être à la fois isolée, pour éviter les contaminations, mais aussi peut bénéficier d’un environnement sain pour les cures. Initialement, les admissions se font sur la base du volontariat mais à partir de 1892, elles ne sont plus volontaires, et les mouvements des lépreux sont limités. Avant 1892 le nombre moyen d’admis par an était de 25 personnes, mais en 1892 ce nombre augmente à 338 et à plus de 250 en 1893. Parallèlement, Robben Island continue d’être utilisée comme prison militaire et pour les droits communs.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’île fut fortifiée et des armes furent installées assurant une partie de la défense du Cap. Après la guerre, elle devient terrain d’entraînement et en 1951 est attribuée au South African Marine Corps (la South African Navy). En 1959, elle est transférée au département des prisons pour y ériger un centre pénitentiaire de sécurité maximale.
Robben Island devient en 1961 une prison de sécurité maximale pour des condamnés à de longues peines (de dix ans à perpétuité), notamment pour les membres de l’ANC et les mouvements de lutte contre l’apartheid. Nelson Mandela y fut détenu pendant près de 17 ans, à partir de 1964, avant d’être transféré à la prison de Pollsmoor en 1982 puis à celle de Victor Verster en 1986, près de Paarl. Le futur président Jacob Zuma y fut emprisonné dix ans.
En 1996, Robben Island cesse définitivement ses fonctions de centre pénitentiaire pour devenir l’année suivante un musée national.
Aux élections générales sud-africaines de 2009, l’Alliance démocratique remporte la circonscription comprenant l’île de Robben Island.
Profitez d’une visite guidée pour en apprendre plus en réservant via notre partenaire en cliquant ici.
LISTE DE PRISONNIERS CÉLÈBRES:
Massavana, meneur de la mutinerie des esclaves du Meermin en février 1766
Le 20 janvier 1766, le Meermin, un bateau négrier de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales déporte plus de cent cinquante captifs nègres, pour la plupart âgés de seize ans, depuis Tulear (Madagascar) vers la colonie hollandaise du Cap de Bonne Espérance, à l’extrême sud de l’Afrique.
La Compagnie néerlandaise des Indes orientales possédait des comptoirs et colonies sur les côtes de l’actuelle Afrique du Sud jusqu’au Mozambique, où des dizaines de milliers de captifs nègres d’Afrique et d’Asie étaient utilisés comme bêtes de somme.
Originaire de Madagascar, Massavana est né vers les années 1740. Il est âgé d’environ 26 ans lorsqu’il rejoint les résistants africains au Yovodah, avec son compatriote Koesaaij.
Dans la langue Fon (parlée au Bénin), « YOVO » signifie le Blanc européen et « DAH » signifie cruel ou cruauté. YOVODAH est, dans la langue des victimes africaines, l’expression utilisée pour désigner cette cruauté blanche européenne aux dépens de l’Afrique, des Africains et des peuples Noirs du monde entier.
Massavana et Koesaaij auraient été reçus à bord du Meermin. Mais ils sont assaillis par les marins négriers en sortant du bateau, qui les dépouillent, les ligotent et les envoient à fond de cale.
Lors d’une corvée de nettoyage sur le pont, Massavana et ses frères attaquent les négriers et jettent la plupart par-dessus bord. Cependant, une vingtaine de rescapés se réfugient dans l’armurerie du bateau, d’où ils organisent la résistance face aux révoltés africains. Ayant décidé de rejoindre la côte à bord de canots, Massavana et ses compatriotes sont capturés par les colons de la localité, et envoyés au Cap afin d’y être jugés comme esclaves fugitifs. Leur procès survient quelques mois plus tard, le 25 août 1766 : Massavana, Koesaaij et leurs compatriotes sont condamnés à diverses peines d’emprisonnement sur l’île de Robben Island. Massavana y décède trois ans plus tard, le 20 décembre 1769, tandis que Koesaaij survivra pendant une vingtaine d’années.
NELSON MANDELA
Nelson Rolihlahla Mandela (1918-2013) a été l’un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale (Apartheid), avant de devenir président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non ségréguées de l’histoire du pays.
Il entre au Congrès national africain (ANC) en 1943, afin de lutter contre la domination politique par la minorité blanche et la ségrégation raciale instaurée par celle-ci. Devenu avocat, il participe à la lutte non-violente contre les lois de l’Apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948. L’ANC est interdit en 1960, et la lutte pacifique ne donnant peu de résultats, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires de l’État sud-africain.
Le 5 août 1962, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, puis est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Il est emprisonné à Robben Island pendant 18 ans, puis est transféré à la prison Pollsmoor, dans la banlieue du Cap, où il restera 9 années de plus. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien international croissant. Après 27 années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, et après avoir refusé les conditions sous lesquelles on consentait à le libérer, pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le 11 février 1990.
En 1993, il reçoit le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l’Apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique. En 1994, il devient le premier président noir d’Afrique du Sud, la Nation Arc-en-Ciel.